21 décembre 2010

Faibles poireaux

Seule sur scène, j'apprivoisais le texte du prochain rôle qu'on m'a attribué pour la production de Knock, knock, who's there? Du coup, parmi les feuillets, je tombe sur cet article glissé là, peut-être par hasard.

Je m'assois et commence ma lecture.
Au fur et à mesure, les accessoiristes commencent à vider les planches. On part avec la table, les trois chaises, la lampe torchère, les livres, la bibliothèque, le globe terrestre, la radio et la télévision. Une bise balaie le plancher et remonte sous ma jupe. Un frisson me parcourt le corps. Je me retourne pour voir d'où vient ce courant froid... la scène est dépouillée de ses murs !

Revenant à ma lecture, un type me soulève, prend ma chaise et disparait en coulisse.

Je suis debout, j'ai froid et il ne reste qu'un follow spot braqué sur moi.

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16 décembre 2010

Vent par Proust

Je n'ai pas grand chose d'affiché près de mon Gmac.
Le calendrier de Rosie, figé en novembre et qui me rappelle Willie Nelson in September... et Louis Riel le 16.
Sinon, deux petits papiers de Proust, découpés je ne sais où. J'ai été happée, je n'ai pu m'empêcher de les exposer à mes côtés. Ils se lisent comme suit :

Mademoiselle,
Je reçois votre lettre une heure avant le départ de mon navire. Nous n'avions relâché que pour huit jours, et je ne reviendrai que dans quatre ans. Daignez garder le souvenir de
Votre respectueux et tendre


Honoré

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« La vie est étrangement facile et douce avec certaines personnes d'une grande distinction naturelle, spirituelles, affectueuses, mais qui sont capables de tous les vices, encore qu'elles n'en exercent aucun publiquement et qu'on n'en puisse affirmer d'elles un seul. Elles ont quelque chose de souple et de secret. Puis, leur perversité donne du piquant aux occupations les plus innocentes, comme se promener la nuit, dans des jardins. »

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Au jardin, je m'y rends de ce pas.
Attends-moi.

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