Je l’entends se lamenter de plaisir. Le lit craque mais pas comme d’habitude. J’avance en trombe dans la chambre et j’vois mon pote qui fourre ma blonde. Il est debout à côté du lit, les cheveux dans la face et elle dans le lit, sur le dos, les jambes grand ouvertes, la plotte à l’air. Jules lui tient les chevilles. J’haïs pas l’image.
Jules lâche une patte de ma catin, tasse une mèche avec son pouce et me regarde. Il a l’air vraiment désolé. Y’a les yeux d’un chat qui a faim. Ça sert pour la pitié humaine mais dans la nature, c’est zéro. Étant donné le contexte purement animal, Jules reprend sa place dans la hiérarchie et part la queue entre les deux jambes. Je le pousse dans l’escalier et ferme la porte à coup de pied. Une assiette souvenir du Mexique de matante Linda, accrochée au mur dans la cuisine, tombe par terre mais roule miraculeusement sur le tapis en face de l’évier.
Je retourne dans la chambre. Stupéfaite, ma blonde a gardé, à peu de chose près, la position de sa baise interrompue. Je me déculotte jusqu’aux genoux et finis la job. Ma fille de joie pleure et me supplie, et me suppliiie, me suppliiiie, ouiiiii ! Je viens et lui dis de crisser son camp. J’insiste. En une heure, elle remplit sa grosse valise à roulettes de fille. La porte claque.
Enfin seul. Au fond, me mettre sans casse-tête, oui. Rester seul, non. Je descends au dépann' me chercher de la blanche et je pogne le Ici avant de sortir. J’en cale une. En décapsulant l’autre, je vois du coin de l’œil mon répondeur qui clignote.
— Fred ! Tu m’dois pas vingt piasses, toé ? Anyway, j’passe chez-vous te donner la copie de Tiger.
Je m’assois devant mon made in china et installe mon nouvel OS. Ça chie. Un carré noir apparaît avec un sigle au milieu qui me rappelle Marathon qui me rappelle ma fausse blonde. On aimait ça tuer des monstres. C'était pour elle une thérapie. Elle nommait les monstres qu’elle démolissait à coup de .12. Les achever à mains nues la calmait davantage. J’en décapsule une autre. J’aimerais jouer à Beer Hunter avec mon sixpack mais y a personne pour me brasser une bouteille.
J’attends des appels. J’ai composé une annonce gentille que j’ai envoyée aux journaux.
3 commentaires:
Oouh. Content de la lire icitte !
Oulala.
C'est sorti, le pâté chinois, que je l'achète?
Oui, il est sorti au mois d'mai en fait. C'est du pur sensationnalisme. J'ai songé à rien ;)
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