21 décembre 2010

Faibles poireaux

Seule sur scène, j'apprivoisais le texte du prochain rôle qu'on m'a attribué pour la production de Knock, knock, who's there? Du coup, parmi les feuillets, je tombe sur cet article glissé là, peut-être par hasard.

Je m'assois et commence ma lecture.
Au fur et à mesure, les accessoiristes commencent à vider les planches. On part avec la table, les trois chaises, la lampe torchère, les livres, la bibliothèque, le globe terrestre, la radio et la télévision. Une bise balaie le plancher et remonte sous ma jupe. Un frisson me parcourt le corps. Je me retourne pour voir d'où vient ce courant froid... la scène est dépouillée de ses murs !

Revenant à ma lecture, un type me soulève, prend ma chaise et disparait en coulisse.

Je suis debout, j'ai froid et il ne reste qu'un follow spot braqué sur moi.

***

16 décembre 2010

Vent par Proust

Je n'ai pas grand chose d'affiché près de mon Gmac.
Le calendrier de Rosie, figé en novembre et qui me rappelle Willie Nelson in September... et Louis Riel le 16.
Sinon, deux petits papiers de Proust, découpés je ne sais où. J'ai été happée, je n'ai pu m'empêcher de les exposer à mes côtés. Ils se lisent comme suit :

Mademoiselle,
Je reçois votre lettre une heure avant le départ de mon navire. Nous n'avions relâché que pour huit jours, et je ne reviendrai que dans quatre ans. Daignez garder le souvenir de
Votre respectueux et tendre


Honoré

***

« La vie est étrangement facile et douce avec certaines personnes d'une grande distinction naturelle, spirituelles, affectueuses, mais qui sont capables de tous les vices, encore qu'elles n'en exercent aucun publiquement et qu'on n'en puisse affirmer d'elles un seul. Elles ont quelque chose de souple et de secret. Puis, leur perversité donne du piquant aux occupations les plus innocentes, comme se promener la nuit, dans des jardins. »

***

Au jardin, je m'y rends de ce pas.
Attends-moi.

***

23 novembre 2010

Portrait ou cliché

Toujours fascinant et désolant de constater qu'on marche seul dans la voie que l'on a choisie. Y'aura personne pour partager un mal de tripes, car la belle affaire est que nous sommes uniques. Les autres n’y pigent que dalle et sont occupés à gérer ce qui se passe dans leurs nids. C'est la charité bien ordonnée qui commence par elle-même. Pis l'écoute, c'est une business qu'il faut pouvoir se payer.

Diantre ! On dirait que je suis plutôt en rogne ces temps-ci.
Ha. D'où la disparition des blattes quand la lumière est.

Bah !
C'est juste le désir de rouler sur des berings bien huilés.
El resto, c'est sans importance.

Pis y'a le vent qui se lève du coup et qui veut partir avec ma mangeoire pour les mignonnes mésanges qui m'font des pss-min-min-min en me regardant aller dans la cuisine. Y'en a même une qui est entrée faire le tour du proprio. En autant qu'elle ne me sorte pas un oeil du gasket pensant s'faire un sauté de suif.

Il est vraiment poche ton lit.
Puis-je aller m'y blottir pareil ?

C'est méli-mélo, le physique y suit pas.
La tête probable que non.
Non plus.

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13 novembre 2010

Faux-culs

Je ne veux plus vous parler.
Vous m'êtes répugnants ! Vos mamelles... Répugnantes ! Plus jamais ma foi ne s'en abreuvera. Vous êtes d'une taxonomie sans entrailles, Galapagos vous fuit ! Je vous entends mal... Quoi ! Vous avez de l'esprit ? Votre jeu, si faible, si stupide. Une poussière m'est plus attachante car, jadis, elle fut. Peut-être une peau morte, sel d'une larme, poudre d'aile, sperme ! Tant de vécu au coeur de cette particule. Et vous, de quoi êtes-vous donc fait ? Quel est votre dessein sinon que d'abuser de la confiance de ces hommes et de ces femmes qui restent dans l'ignorance ?

Non. Vous n'êtes pas l'incarnation de la volupté. La volupté ne couche pas avec le pouvoir. Séduire... Un défi ? Foutaise ! Du cinéma ! De l'artifice académique répété devant la glace. Mimé, non senti. Interprètes de bas de gamme, trouvez refuge auprès des vôtres, vous n'avez pas de place dans mon coeur. Je vous tolère seulement. Je fais acte de et vous rends service, j'apprends de vous et m'explique davantage les subtilités dans le jeu d'autrui... J'y vois Perfidie ! Vous voyez Amour.

Le fossé, il est bien là, je n'invente rien.

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31 octobre 2010

Momifiées

Je me sens épiée.
J’entends des bruits secs, des froissements... ça bourdonne saccadé, de temps en temps. Y commence à faire noir alors j’ai pris le temps de mettre ma lampe frontale. Quand le grand noir qui t’oppresse arrive, y’arrive vite en maudit dans l’bois. J’ai laissé le pickup plus haut. À cause du chemin, on ne peut pas descendre au camp de chasse avec. J’ai le pac sac rempli à ras bord et la glacière à bout de bras qui me pète sur les genoux. J’ai mes grosses bottes qui laissent des crottes et font rager les ménagères car le sentier, ces temps-ci, n’est qu'un mélange de bouette et de glace.

J’sais pas ce que j’ai, je sens quelque chose autour de moi.
Surtout derrière moi.



Avec le stock que j'traîne, ça m'donne rien de me r'virer de tous les bords pis de pogner un tour de rein. Faque je marche tout droit et le plus vite possible, malgré mes genoux qui commencent à trembler. J’ai hâte de voir les filles ! Elles m’attendent... j'amène l'alcool et j'ai des belles surprises, j'ai hâte de leur voir la face. Comment ça sont venues avec la petite voiture donc ? Bon, ma lampe frontale qui lâche... Je me secoue la tête, ça rallume par à-coup. Heureusement, la brunante ne fait que commencer, j’aurai le temps de me rendre sans trop paniquer dans le noir. Pas juste dans le noir, dans le noir de la forêt ! Je dois me concentrer en crisse pour ne pas m’effrayer avec mes idées. Toujours ces bruits... c’est quoi ça batinsse ?! Je sens des pattes dans mes cheveux, tsé, tant qu’à imaginer des affaires... Pourtant, le temps des barbeaux est terminé, y’a plus de coléoptères depuis quelques semaines déjà. Doit être des branches...



J’suis rendue, enfin.
Le fanal est pas allumé ? J’espère que les p’tites madames n’ont pas décidé de me faire un mauvais coup parce que ça va aller mal à shop... Elles le savent que j’aime pas m’faire faire le saut... Sont mieux de pas être cachées, en dessous de la galerie genre ! Cibole... J’haïs ça !

Hey ! Les filles ! Z’êtes où ?!
Sortez de là, faites pas ‘es folles sinon j’vous étripe crisse !

Je hisse la glacière sur la galerie et monte l’escalier. Je me retrouve devant mon reflet. Je vois le ciel en feu dans les fenêtres, je souris, magnifique soirée. J’ouvre la porte et me dirige direct vers le fanal. J’y vais à tâtons. Y fait déjà noir ici d'dans. Je marche sur des guenilles... comment ça ? On dirait qu’il y en a partout à terre. Les filles... ? Qu’avez-vous fait encore ? Elles sont certainement chez le beau voisin, passées lui faire un coucou. Ah ! Lumière, enfin.

Sur le plancher, je reconnais les vêtements des filles.
Éparpillés, déchirés, découpés, sales. Y'a de la corde, du tape et une boîte de cartouches vide sur la table. J’ai tout d’suite un coup de barre derrière les jambes et je tombe à genoux. La douleur me cogne dans la tête, à fendre le bois. Je suis du coup sourde et muette. Je n’entends que les bruits de mon imagination. Mais, j’ai raison. Je ne m’en fais pas pour rien. Je me relève, pogne la lampe de poche sur la tablette au-dessus de la porte et cours le plus vite que j'peux dans le sentier. Y’a ben des bouts où je manque de me péter la gueule.

Aliiiice ! Louiiiise ! Mariiiie !
Y'a aussi Julie et France.

Je n’entends toujours que ces bruits bizarres.



Je rentre dans le pickup et je règle le CB sur la fréquence du voisin.

Jules ! Les filles sont tu avec toi ?!

Non. Les filles ne sont pas avec Jules.
Je lui explique ce que j’ai vu. Il me propose de venir le chercher. Sa blonde est partie avec le char. O.K., j’arrive ! Je démarre, j'ouvre les phares de devant et... je fige.



Trois des filles ?!

Je recule en faisant r'voler la garnotte.
Avec les feux rouges arrière, je peux voir les autres...



Je tourne de l’oeil.
Il ne faut pas m’évanouir... Jules...

***

Je n’ai pas de crocs, ça serait trop beau !
Bons frissons, de ma gueule qui croque les squelettes.

^..^

30 octobre 2010

Lingua-O-Matic


« Yule-Hyde/Perky Pet - Lanterne de jardin de forme tulipe

La fin durable de manteau de poudre fournit des ans de nourrir de plaisir. Vient complet avec le cintre de fil de preuve d'écureuil et la Sure-Lock le système de casquette. Présente l'oiseau perchoirs EN FORME D'U préférés.

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Faque, trouver langue droite en cliquant sur domicile ?

Suite et fin


On ne voit plus la vignette rose ce matin.
Elles changent constamment.
Alors la voici.

Je vais en revenir. D’ici là, j’en reviens pas.
Comment peut-on fabriquer le concept sans penser à la conception ?

29 octobre 2010

Rose bonbon


Je vous invite à jeter un coup d'oeil ici.

Il y a une animation en loop qui montre chaque vignette sous l'image principale. S. Péan, F. Castel, S. L'Écuyer, F. Dompierre et Espace Monde, la rose, sur laquelle il faut cliquer.

Que voyez-vous ?

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24 octobre 2010

Krause à effet

Mercredi matin, je me décide.
Long trajet dans la 10 jusqu'à mon rendez-vous.
Je regarde dehors, scrute le paysage et fais le plein de soleil.
Arrivée sur place, je constate le retard sur l'horaire. Alors je plonge.
Je plonge ma main dans mon sac et sors le livre de Sandra Gordon. Pour la cinquième fois, je relis ma dédicace et je rigole.

Après un moment, je le ferme sec et me ressaisis.
En aucun cas je veux laisser croire à ma doc qu'un PAP test m'excite !

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21 septembre 2010

Restes de Texture

Des textures, j'adore ça, j'en ai des tonnes d'immortalisées.
Mais, au Défifoto (Schwartz), peu importe le thème, mon défi est de ne pas fouiller dans ma banque d'images.
Pffff ! Pas vrai ! Ça c'est facile ! Non. Le vrai défi est de ne pas oublier la date butoir car le temps pis moi,
on est pas chummy-chummy.













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9 septembre 2010

Nécessité plus que hasard

Tu n'oublies jamais de vêtement chez-moi et puis je tombe sur cette chemise négligemment abandonnée sur la vieille chaise de fer forgé je l'ai regardée de loin tout l'après-midi puis toute la soirée elle n'a pas bougé ni dit un mot et pourtant elle m'appelait sans répit j'ai refusé refusé refusé jusqu'au moment où je suis passée trop près d'elle ma main l'a effleurée replacé le plis du col hésitante la tête penchée sur le côté soupirs sortis du coeur impossible à apaiser finalement je l'ai prise doucement mise sur un cintre pour la ranger fermant bien le garde-robe mais l'ai ressortie aussitôt l'approchai de la lumière et commis le crime de la sentir de l'avaler par le nez les yeux fermés la bouche en coeur bavant sur le tissu odorant le parfum les phéromones mon ventre papillonne mon vagin se contracte mes mains tout autour la serrant sur mon sein mes yeux pissant des larmes d'abandon le pied dans le piège à ours.

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11 mai 2010

La machine

C'est en écoutant le discours ré!vol!té! de mon frère, sortant des propos que je n'avais jamais entendu de sa bouche auparavant, que je décide de poser la question à la minuscule gang qui me lit. Pensez-y plus que d'habitude et soyez honnêtes. Si vous préférez, envoyez-moi un courriel.

Qui serait prêt, pendant une semaine, à tout arrêter ?

Acheter.
Travailler.
Prendre l'auto, moto, train, transport en commun.

Je ne vais pas m'épancher sur l'étendu de chacun des points.

Allez, on s'amuse !

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9 mai 2010

J'dis ça d'même

Si les filles étaient aussi cochonnes au lit que dans les toilettes publiques, ça irait mieux dans l'monde.
Faites l'amour avec la glaire. Pas juste avec le coeur.

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6 janvier 2010

Chouette, des ballons!

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Cinématèque québécoise.

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