J'avais 9 ans. J'étais avec une copine à l'extérieur d'un petit dépanneur de quartier près de la Côte à deux fesses. Nous avions le coeur qui battait trop fort pour sa grosseur et tordues de remords. Elle, je ne m'en souviens plus mais moi j'avais volé un paquet de cartes avec de la gomme dedans. Je n'osais pas le sortir de ma poche. J'en étais physiquement incapable, figée par la peur de me faire prendre. Mais on riait beaucoup et peut-être un peu jaune. Par contre, c'était réussi ! Nous avions plus de ravitaillement pour l'après-midi que nous allions passer dans la cour des égouts de béton. C'était notre village futuriste. On habitait des maisons rondes sur un sol martien. Notre immense terrain de jeu, entouré d'une très haute clôture avec des barbelés au sommet, n'accueillait pas n'importe qui. Le soir, quand nous étions dans la cour en pyjama à jouer aux élastiques, c'était au tour des jeunes adultes comme mon frère pis sa gang de Ste-Ursule.
En s'esclaffant, caisse de bière à la main, un homme sortit du dépanneur en coup de vent. Il portait un t-shirt rose "J'aime ma femme". Nous nous sommes regardées un instant, d'abord surprises de le voir vêtu de rose et puis, on se posa la question : pourquoi c'est écrit "J'aime ma femme" sur son t-shirt ?
3 commentaires:
Les infinis sarcasmes que les deux ou trois fillettes de notre quartier ont pu endurer pendant cette année de la femme !
— Heille-toué, la femme ! Va me ch-cher un coke.
Aye-aye-aye, ça marchait pas fort à Montréal-Nord !
Ah! J'aime ça, des histoires de même :D Moi aussi je jouais aux élastiques :
Un deux trois bingo! Quatre cinq six... uhm colice? Non, ça se peut pas, hein. Tk. Beau dimanche, bella!
Un t-shirt rose, franchement...
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