... quoique je n'ai jamais lu les pamphlets.
Me justifie-je tu ? Voyons !
Céline, Hergé et l'Affaire Haddock
Brami, Emile
Éditions Écriture 2004
« Question : Georges Rémi, dit Hergé, a-t-il puisé aux pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline pour alimenter le réservoir à jurons du capitaine Haddock ? Telle est l'intuition d'Émile Brami, spécialiste de Céline : « Un jour, j'étais en train de parcourir Bagatelles pour un massacre . Au détour d'une phrase dans laquelle Céline prend à partie les prolétaires anglais, je suis tombé sur ceci : " Fellahcieux, Incas à plumes, coolies, benibouffes, anthropogans, cafres rouges, orthocudes, Karcolombèmes ''. Cela m'a littéralement sauté aux yeux : c'était du Haddock ! Au terme de mon enquête, je ne possède aucune certitude absolue, mais je dispose d'un extraordinaire faisceau de présomptions. » Lesquelles ? Les coïncidences chronologiques. 1938 : date de la première apparition du nom de Haddock dans un carnet d'Hergé et date de mise en vente de Bagatelles pour un massacre. 1941 : publication du Crabe aux pinces d'or, où Haddock apparaît pour la première fois. La comparaison quantitative des injures du pamphlet de Céline avec celles du Crabe aux pinces d'or et l'étude de leur technique identique de « fabrication » par le jeu des sonorités et des transferts de sens. Parmi les jurons que les deux oeuvres ont en commun : parasite, renégat, aztèque, noix de coco, bachi-bouzouk, iconoclaste, sapajou, ornithorynx, macaques, canaque, cannibales (ces trois derniers à connotation explicitement raciste chez Hergé). L'examen des contextes politiques dans lesquels évoluaient Céline et Hergé. L'approche du personnage de Robert Poulet, critique littéraire, ami intime de Hergé et proche de Céline, qui aurait pu donner à lire Bagatelles au père de Tintin. »
7 commentaires:
Ah, ah, ah ! Et Tryphon Tournesol ressemble tellement à Sartre, ça peut pas être un hasard !
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Super, le Hall en blanc !
C'est pas mal swell icitte!
Merci!
C'est maintenant une grotte dans un glacier, avec un puit de lumière.
:0)
Tintin au Tibet rachète un peu tout le reste. La technique de Hergé repose cependant un peu trop sur le décalque photographique. Il manque le trait gras d'un Uderzo, d'un Fred, d'un Reiser ou bien d'un Gotlib.
Quant à Céline, Voyage au bout de la nuit ne m'a pas déçu, au contraire de tous ses pamphlets antisémites et borborygmesques.
Fred me fait vraiment halluciner. Je lui ai déjà volé une case dans Le Petit Cirque pour en faire une lino. Ha. Toute une anecdote hein ?
Et il y a bien 2-3 albums de Céline qui m'ont fait passer par bien des émotions plus une série d'onomatopées.
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