En ce moment, au centre-ville, la grosse période touristes secoue les puces. La Ste-Catherine déborde de gens riches, de belles femmes, d'hommes basanés, de styles, de couleurs et, évidemment, un lot assez spectaculaire de morons et d'enculés à pied et en char. Ça reste Ste-Cath, c'est la métropole. De plus, je me fait regarder et complimenter comme quatre. Convenable.
Où suis-je heurtée ? Sur l'avenue Mt-Royal.
J'y ai mis les pieds trois fois depuis mon retour de voyage, début juin. C'est pour moi carrément insupportable ! Il y a trois ou quatre ans, j'ai sérieusement commencé à haïr l'Avenue mais j'y allais, pour mes petites habitudes, mes emplettes. Je commençais à marcher de plus en plus dans la ruelle. La consolation étant qu'après 18 h, le dimanche, tout revenait à la normale. L'été passé : That's it, je décolle, j'pu capab', crisse de rue ! Belle gang de pu-pu-pu snobs à maaaarde ! Où sont nos crottés disparus ? Où donc l'Avenue a-t-elle jetée l'ancre ?!
Une coupe de cheveux holistique : 120 $
Deux oeufs, bacon, patates, bol de café au lait (raté 1 x sur 2) : 25 $
Cette année, ça m'tue. Je ne sais pas quoi faire avec ça. J'ai l'impression de renier ma gang, de ne plus encourager les "locals", de vouloir me faire plus snob que les snobs. J'ai un malaise en marchant, je sacre et je ne suis plus capable d'embarquer dans le mood de la trotte agréable au soleil un dimanche aprèm, suite au copieux petit déj avec ou sans amis. Et que dire de la promenade à 15 h, ben ben mollow, avec un putain de mal aux cheveux.
Èfifi-Ènini.
30 juillet 2008
27 juillet 2008
La solitude rend fou
J'arrive d'une petite trotte faite à Québec et dans ses environs. Heureuse d'avoir fait le plein de vert et de bleu jusqu'à ce que l'aiguille de la jauge tilt dans l'rouge. Après avoir fait mes adieux à mon Jules, je monte à mon appart le coeur gros mais la caisse remplie de produits du terroir. Je sifflote dans l'escalier malgré le bordélique quatre et demie qui m'attend. J'ouvre la porte et j'appelle Mastodonte. Il miaule creux et fort pour me dire qu'il est content, qu'il s'est ennuyé, pourquoi tu pars si loin, etc. Je l'entends qui descend de son piédestal et vient vers moi. Je m'approche pour lui faire une bise sur la tête. Il se laisse faire quelques secondes mais du coup, insère ses crocs dans ma joue ! Il grogne, je crie ! Il finit par me lâcher la face. Il me regarde dans les yeux et me dit : « Vas-tu finir par rester à maison morue ! »
25 juillet 2008
Son Jules
Je l’entends se lamenter de plaisir. Le lit craque mais pas comme d’habitude. J’avance en trombe dans la chambre et j’vois mon pote qui fourre ma blonde. Il est debout à côté du lit, les cheveux dans la face et elle dans le lit, sur le dos, les jambes grand ouvertes, la plotte à l’air. Jules lui tient les chevilles. J’haïs pas l’image.
Jules lâche une patte de ma catin, tasse une mèche avec son pouce et me regarde. Il a l’air vraiment désolé. Y’a les yeux d’un chat qui a faim. Ça sert pour la pitié humaine mais dans la nature, c’est zéro. Étant donné le contexte purement animal, Jules reprend sa place dans la hiérarchie et part la queue entre les deux jambes. Je le pousse dans l’escalier et ferme la porte à coup de pied. Une assiette souvenir du Mexique de matante Linda, accrochée au mur dans la cuisine, tombe par terre mais roule miraculeusement sur le tapis en face de l’évier.
Je retourne dans la chambre. Stupéfaite, ma blonde a gardé, à peu de chose près, la position de sa baise interrompue. Je me déculotte jusqu’aux genoux et finis la job. Ma fille de joie pleure et me supplie, et me suppliiie, me suppliiiie, ouiiiii ! Je viens et lui dis de crisser son camp. J’insiste. En une heure, elle remplit sa grosse valise à roulettes de fille. La porte claque.
Enfin seul. Au fond, me mettre sans casse-tête, oui. Rester seul, non. Je descends au dépann' me chercher de la blanche et je pogne le Ici avant de sortir. J’en cale une. En décapsulant l’autre, je vois du coin de l’œil mon répondeur qui clignote.
— Fred ! Tu m’dois pas vingt piasses, toé ? Anyway, j’passe chez-vous te donner la copie de Tiger.
Je m’assois devant mon made in china et installe mon nouvel OS. Ça chie. Un carré noir apparaît avec un sigle au milieu qui me rappelle Marathon qui me rappelle ma fausse blonde. On aimait ça tuer des monstres. C'était pour elle une thérapie. Elle nommait les monstres qu’elle démolissait à coup de .12. Les achever à mains nues la calmait davantage. J’en décapsule une autre. J’aimerais jouer à Beer Hunter avec mon sixpack mais y a personne pour me brasser une bouteille.
J’attends des appels. J’ai composé une annonce gentille que j’ai envoyée aux journaux.
Jules lâche une patte de ma catin, tasse une mèche avec son pouce et me regarde. Il a l’air vraiment désolé. Y’a les yeux d’un chat qui a faim. Ça sert pour la pitié humaine mais dans la nature, c’est zéro. Étant donné le contexte purement animal, Jules reprend sa place dans la hiérarchie et part la queue entre les deux jambes. Je le pousse dans l’escalier et ferme la porte à coup de pied. Une assiette souvenir du Mexique de matante Linda, accrochée au mur dans la cuisine, tombe par terre mais roule miraculeusement sur le tapis en face de l’évier.
Je retourne dans la chambre. Stupéfaite, ma blonde a gardé, à peu de chose près, la position de sa baise interrompue. Je me déculotte jusqu’aux genoux et finis la job. Ma fille de joie pleure et me supplie, et me suppliiie, me suppliiiie, ouiiiii ! Je viens et lui dis de crisser son camp. J’insiste. En une heure, elle remplit sa grosse valise à roulettes de fille. La porte claque.
Enfin seul. Au fond, me mettre sans casse-tête, oui. Rester seul, non. Je descends au dépann' me chercher de la blanche et je pogne le Ici avant de sortir. J’en cale une. En décapsulant l’autre, je vois du coin de l’œil mon répondeur qui clignote.
— Fred ! Tu m’dois pas vingt piasses, toé ? Anyway, j’passe chez-vous te donner la copie de Tiger.
Je m’assois devant mon made in china et installe mon nouvel OS. Ça chie. Un carré noir apparaît avec un sigle au milieu qui me rappelle Marathon qui me rappelle ma fausse blonde. On aimait ça tuer des monstres. C'était pour elle une thérapie. Elle nommait les monstres qu’elle démolissait à coup de .12. Les achever à mains nues la calmait davantage. J’en décapsule une autre. J’aimerais jouer à Beer Hunter avec mon sixpack mais y a personne pour me brasser une bouteille.
J’attends des appels. J’ai composé une annonce gentille que j’ai envoyée aux journaux.
22 juillet 2008
Petites dernières
J'ai pas de mots. Ça sort pas.
Pas de pensées pour le passé, pas de pensées pour le futur. La symbiose a été totale avec les éléments présents. Voici donc les images de mes deux derniers trips.
Y manque une ampoule ! Dur de résister à la carabine à plombs...
Toutes antennes dehors !
Ça pousse dans les arbres, on dirait.
Pas de pensées pour le passé, pas de pensées pour le futur. La symbiose a été totale avec les éléments présents. Voici donc les images de mes deux derniers trips.
Y manque une ampoule ! Dur de résister à la carabine à plombs...
Toutes antennes dehors !
Ça pousse dans les arbres, on dirait.
8 juillet 2008
Vigor veille toujours sur moi
Depuis quelques années, je m'amuse à photographier les feux d'artifice. J'ai quasiment pas le choix, je sors sur le balcon et ils me pètent dans la face. Dans cet exercice, beaucoup, voire des centaines, sont ratées. Donc, pour me détendre, je joue de façon basic avec la lumière. À chaque fois, j'ai un nanane au boutte. Cette fois-ci, c'est un dragon chinois.
5 juillet 2008
L'entrevue
En marchant vers l’établissement, j’ai eu un feeling rarement ressenti avant une entrevue. Quelque chose s’est brisé en route. Bel endroit moderne et vieillot pour y passer la journée malgré tout. Ancienne usine de cigares, entre autres.
J’attends que l’autre entrevue se termine et qu’on vienne me chercher. Jusqu’ici tout va bien. À part un méchant nœud dans le ventre. De plus, je ne suis pas préparée plus qu’il le faut. Je commence à anticiper les questions. Que vais-je diantre lui apporter, à ce patron que je ne verrai jamais ?
LA femme des ressources humaines vient me chercher. Mon instinct animal déclanche l’alarme : aversion brutale envers cette hommasse dominante mais peureuse et princesse jusqu’à la moelle. J’entre dans la salle de conférence où une autre femme et un homme sont assis. Les directeurs des deux départements dont je m’occuperais. Sans effort, je clique avec la femme département no 1. De plus, elle semble intriguée par moi. Avec l’homme, département no 2, c’est flatliner. Un air sympathique, sans plus.
Dix secondes viennent de passer. Ils se présentent. Je n’entends déjà plus rien. J’ai tout de suite peur qu’on me pose une question plus tard sur ce qu’ils sont en train de dire. Qu’est-ce qu’ils disent, merde ?! LA m’explique le déroulement de l’entrevue : il y aura 23 questions sur une période de 40 minutes. Les 20 dernières minutes sont pour moi, pour mes questions. Wow. Stu payant ?
LA regarde la description de tâches dans mon curriculum vitae. Elle lance : « Présentez-vous et dites-nous, selon vos expériences acquises, celles qui rejoignent les tâches auxquelles vous serez confrontées. » J’emploie "confrontées", c’est tout ce qui me vient en tête. Le mur frappe. Ou c’est moi qui rentre dedans, je ne sais plus trop. J’ai compris, mais je la fais répéter pendant que je cherche une réponse. Comme je faisais avec maman quand elle me demandait mes tables. Je commence à baragouiner. Je veux expliquer que rien ne me fait vraiment peur car je suis intérimaire depuis longtemps et qu’il me faut, à chaque fois, performer. Ça ne sort pas. Mais ce n’est pas c’que je veux dire non plus. Je dois faire un fade out avec mes tâches... je ne m’entends plus parler... je cherche pendant que je parle. On dirait que ma tête est dans un scaphandre. J'aspire à mon air. Ma tête doit sortir de l’ambiguïté pour ne pas sombrer dans les dangereux et sombres bas-fonds.
J’arrête de parler. Je pose mes deux mains sur la table. Je regarde mes mains et je prends le temps d’observer la table; ovale, en bois brut avec une ligne de métal incrustée autour. Fort belle. Ça semble long, ils me regardent, alertes. « Je dois me désister. Je suis navrée. » L’homme me répond illico : « Pas de problème, merci de vous être déplacée. » Direct et courtois. Je me dis qu’il a l’habitude avec les femmes que l’on doit prendre avec des pincettes. Je me sens effectivement déplacée. La femme département no 1 est plus conciliante : « C’est nous, c’est l’institution ou ce n’est pas la bonne journée pour une entrevue ? » En me levant, je réponds positivement que ce n’est pas la bonne journée. LA, semble la moins compréhensive des trois. Mon aversion revient à la surface. Les deux femmes se lèvent. LA me dirige vers la porte tandis que la femme département no 1 me prend le bras à deux mains et me dit merci. L’homme reste assis, regarde la scène et mon cul pendant que je sors de la pièce.
J’ai besoin de beaucoup d’air. Dehors, il faut chaud. J’ai le goût de me coucher par terre et pleurer jusqu’à épuisement. Finalement, non. Je regarde le soleil jaune pâle seyant aux western spaghetti et je respire à fond. The hell with them! J’appelle mon pote, la voix tremblante...
J’attends que l’autre entrevue se termine et qu’on vienne me chercher. Jusqu’ici tout va bien. À part un méchant nœud dans le ventre. De plus, je ne suis pas préparée plus qu’il le faut. Je commence à anticiper les questions. Que vais-je diantre lui apporter, à ce patron que je ne verrai jamais ?
LA femme des ressources humaines vient me chercher. Mon instinct animal déclanche l’alarme : aversion brutale envers cette hommasse dominante mais peureuse et princesse jusqu’à la moelle. J’entre dans la salle de conférence où une autre femme et un homme sont assis. Les directeurs des deux départements dont je m’occuperais. Sans effort, je clique avec la femme département no 1. De plus, elle semble intriguée par moi. Avec l’homme, département no 2, c’est flatliner. Un air sympathique, sans plus.
Dix secondes viennent de passer. Ils se présentent. Je n’entends déjà plus rien. J’ai tout de suite peur qu’on me pose une question plus tard sur ce qu’ils sont en train de dire. Qu’est-ce qu’ils disent, merde ?! LA m’explique le déroulement de l’entrevue : il y aura 23 questions sur une période de 40 minutes. Les 20 dernières minutes sont pour moi, pour mes questions. Wow. Stu payant ?
LA regarde la description de tâches dans mon curriculum vitae. Elle lance : « Présentez-vous et dites-nous, selon vos expériences acquises, celles qui rejoignent les tâches auxquelles vous serez confrontées. » J’emploie "confrontées", c’est tout ce qui me vient en tête. Le mur frappe. Ou c’est moi qui rentre dedans, je ne sais plus trop. J’ai compris, mais je la fais répéter pendant que je cherche une réponse. Comme je faisais avec maman quand elle me demandait mes tables. Je commence à baragouiner. Je veux expliquer que rien ne me fait vraiment peur car je suis intérimaire depuis longtemps et qu’il me faut, à chaque fois, performer. Ça ne sort pas. Mais ce n’est pas c’que je veux dire non plus. Je dois faire un fade out avec mes tâches... je ne m’entends plus parler... je cherche pendant que je parle. On dirait que ma tête est dans un scaphandre. J'aspire à mon air. Ma tête doit sortir de l’ambiguïté pour ne pas sombrer dans les dangereux et sombres bas-fonds.
J’arrête de parler. Je pose mes deux mains sur la table. Je regarde mes mains et je prends le temps d’observer la table; ovale, en bois brut avec une ligne de métal incrustée autour. Fort belle. Ça semble long, ils me regardent, alertes. « Je dois me désister. Je suis navrée. » L’homme me répond illico : « Pas de problème, merci de vous être déplacée. » Direct et courtois. Je me dis qu’il a l’habitude avec les femmes que l’on doit prendre avec des pincettes. Je me sens effectivement déplacée. La femme département no 1 est plus conciliante : « C’est nous, c’est l’institution ou ce n’est pas la bonne journée pour une entrevue ? » En me levant, je réponds positivement que ce n’est pas la bonne journée. LA, semble la moins compréhensive des trois. Mon aversion revient à la surface. Les deux femmes se lèvent. LA me dirige vers la porte tandis que la femme département no 1 me prend le bras à deux mains et me dit merci. L’homme reste assis, regarde la scène et mon cul pendant que je sors de la pièce.
J’ai besoin de beaucoup d’air. Dehors, il faut chaud. J’ai le goût de me coucher par terre et pleurer jusqu’à épuisement. Finalement, non. Je regarde le soleil jaune pâle seyant aux western spaghetti et je respire à fond. The hell with them! J’appelle mon pote, la voix tremblante...
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